LE FIL A PLOMB D’ARIANE
On pourrait assimiler le travail de Michel Jouët à un parcours initiatique, ne le voit-on pas dès 1967 dérouler son fil d’Ariane à travers le labyrinthe des craquelures, exploiter ensuite les fissures du bois, suivre la dispersion solsticiale des meules de foin ou traquer la géométrie aléatoire de traces d’avion (« Plane Trails », 1991) dans le ciel – suite logique – Comme Icare, il fait le dédale pour s’élancer à l’assaut de la voûte céleste, vaincre la terrible pesanteur et confirmer le Corbusier qui disait que toute construction doit se faire « en verticale dans le ciel ». Ainsi dès 1987, l’artiste jette un fil lesté entre ciel et terre.