Arnaud De Chassy-Poulet

Pyramide

LA SYMBOLIQUE DU SOCLE

Avec Alphonse Allais, il semble normal qu’un socle puisse exister sans rien supporter : C’est la logique de l’esprit de contradiction, de notre héros exacerbé par la définition de Larousse qui présente le socle comme « un soubassement plus large que haut ». Par contre, il est logique que ce socle n’ayant rien à supporter, il n’ait pas besoin de posséder à son sommet une surface de soutènement et la forme pyramidale, opposée de la bêtise massive du cube, s’impose alors.

Que la pyramide se présente en biais sur sa pointe, pourquoi s’en étonner ? Puisque notre bien aimé prophète, toujours prêt à sacrifier à la belle (une blonde ou une évasion ?) aimait d’une part biaiser toute les fois où c’était possible et que la position « cul-par-dessus tête » fort gauloise était préférable aux deux pieds par terre.

Remarquons alors que cette pointe qui gratte le sol est également une illustration, de l’acuité de la pensée Alphiesque qui aime toujours pénétrer sous la surface des choses, gratter les démangeaisons et là encore, le nom même de l’objet, lorsque ses deux syllabes sont disjointes démontre qu’on peut également les assembler en les inversant (sans qu’une lettre soit perdue ni ajoutée). Nous découvrons alors : « le soc ».

En ce soc, bien sûr, tracera le sillon de futures récoltes de pensées inattendues de fleurs de rhétorique et d’effets bœuf, ce bœuf que contrairement aux utilisations courantes Allais n’hésite pas à mettre après la charrue, rien que pour contredire les données inférieures de la pensée bourgeoise hantée par le bœuf-mode !

La pyramide enfin est une forme merveilleuse qui réduit à rien la projection de son carré de base, dont les lignes fuyantes se retrouvent à l’infini, dont les triangles de sustentation latéraux sont isocèles, où « l’angle est tel qu’on le parle » devenant ainsi shakespearien, et pose une fois de plus la question du forestier : « hêtre ou pas hêtre ? ».

Y-a t’il un pharaon dans cette pyramide ?… Sa môme y est-elle ?

Je vous laisse dérouler les bandelettes de vos pensées vagabondes et supputer si les habitantes de cet objet aux cinq angles aigus sont des souris ou simplement le dieu-soleil, nommé pour cette raison : Rhà ?

De toutes façons, « la pire amie de » notre maître serait la logique sans l’absurdité qui la complète. Et finalement disons que ce socle perçant la Défense – (enfant de Puteaux et de Courbevoie) – nous laisse espérer que nos Allais (gories) tout au long de cette dalle – sont (merci Le Nôtre !) la pente conduit vers Paris, par l’entremise de l’Avenue de Gaulle et de celle de la Grande Armée – vont enfin faire ruisseler, ) comme l’aurait dit Boileau1 : « des pensers nouveaux sur des maux anciens » !

C’est égal ! Que la pyramide translucide de Pei2 au travers les deux arcs de triomphe du Carrousel et de l’Etoile, fasse le pendant de la pyramide noire3 renversée d’Allais est encore un symbole indispensable de plus, l’une étant l’entrée du plus grand Musée du monde, l’autre étant la saillie de l’amusement, les ris et les jeux étant le complément indispensable de la culture, comme l’aurait dit le porte-parole de la gaine de l’élite : Clause.

Pierre Arnaud de Chassy-Poulay, de l’Académie Alphonse Allais dont il est le haut-parleur.

1 Est-il indispensable d’ajouter une désinence à Boileau ? et dans ce cas Boileau quoi ?

Comme il n’est pas question de dire ce qui n’est pas séant dans ce cas, oserons-nous écrire : Boileau : Q ? Je sais que ce n’est pas Boileau qui a dit cela, mais sa présence s’impose ici, vous en conviendrez !

2 Qui n’a rien à voir avec la Pyramide des salaires

3 Qui est en fait : la Pyramide de Jouët ! ce hasard aurait ravi Alphonse !

Arnaud De Chassy-Poulet — Haut-parleur de l’Académie Alphonse Allais.